Ali est une jeune cadre dont le surnom au sein de l’entreprise est "Madame Ronchon". Oui, Ali est la reine des plaintes et chaque jour, elle en a une nouvelle : il n’y a pas de café, la marque n’est pas bonne, la machine à café est en panne, le collègue d’en face est trop bruyant, ce nouveau projet aurait pu être mieux pensé, mieux géré, trop de travail, pas assez de matériel, trop de responsabilité, pas assez d’autonomie, et qui a eu l’idée d’acheter ce nouvel outil !... 

Ali te fait-elle penser à quelqu’un ?

Dans nos environnements professionnels souvent stressants et exigeants, il est facile de tomber dans le piège de la plainte constante. Se plaindre est un comportement courant, même jugé normal qui pourtant, peut avoir des effets néfastes sur notre bien-être au travail, notre performance et l’ambiance général au travail.

1. Comprendre les causes : les origines de des plaintes au travail 

Un des premiers déclencheurs des plaintes est le sentiment de frustration et/ou d’injustice au travail. Se sentir non reconnu pour ses efforts ou non-valorisé en tant que personne, est un autre facteur qui pousse à se plaindre.

Le manque de feedback positif peut créer un sentiment d'injustice et de démotivation. Avec la surcharge de travail et les tâches qui s'accumulent ou la sous-charge de travail et l’ennui qui s’ensuit, le stress augmente, et il devient facile de se plaindre.

L’autre cause réside dans des relations tendues avec les collègues ou les supérieurs. Les conflits non résolus ou la communication inefficace sont souvent des sources de mécontentement.

Enfin, les plaintes peuvent venir de notre insatisfaction chronique et du fait que nous avons juste tendance à focaliser notre attention sur tout ce qui ne va pas et qu’on n’est incapable de nous taire dès qu’on a remarqué quelque chose qui –selon nous – ne va pas.

2. Comprendre l'impact : les dangers de se plaindre trop souvent

Avant tout, il est essentiel de reconnaître les effets négatifs des plaintes chroniques :

• Elles affectent nos relations avec nos collègues et supérieurs
• Elles créent une atmosphère négative au travail qui peut conduire à l'isolement social
• Elles nous font perdre du temps qui pourrait être consacré à trouver des solutions
• Elles diminuent notre motivation et notre productivité
• Elles peuvent nuire à notre réputation ; ce qui pourrait freiner l'évolution de carrière
• Elles augmentent notre niveau de stress et d'anxiété

En prenant conscience de ces conséquences, nous sommes mieux conscients de l’impact de notre attitude et nous pouvons alors agir au mieux pour la changer.

3. Comprendre les différentes formes de plaintes : quelle visage peuvent-elles prendre ?

Pour mieux gérer nos tendances à la plainte, il est utile de reconnaître les différentes formes qu'elles peuvent prendre :

• Plaintes verbales directes : ce sont les plus évidentes, exprimées ouvertement à voix haute. Exemple : "Je n'en peux plus de ces réunions interminables !"
• Plaintes non verbales : elles s'expriment par le langage corporel, les soupirs, les roulements d'yeux, etc.
• Plaintes passives-agressives : elles sont indirectes et souvent sarcastiques. Exemple : "Oh génial, encore une urgence de dernière minute, comme c'est surprenant..."
• Plaintes chroniques : ce sont des récriminations répétitives sur les mêmes sujets, jour après jour.
• Plaintes par comparaison : elles impliquent de se comparer négativement aux autres. Exemple : "L'équipe de Marc a toujours les meilleurs projets, nous on n'a jamais rien d'intéressant."
• Plaintes déguisées en feedback : Elles se présentent comme des critiques constructives mais sont en réalité des plaintes. Exemple : "Je donne juste mon avis, mais ce projet est vraiment mal géré depuis le début."
• Ruminations internes : elles restent dans notre tête mais affectent notre humeur et notre productivité. Exemple : Penser constamment "Mon manager ne me comprend jamais" sans l'exprimer.

Elles peuvent être individuelle ou se propager au sein du groupe, créant une culture de négativité. En identifiant nos schémas de plainte habituels et reconnaître les situations qui déclenchent nos plaintes, nous pouvons commencer à les transformer en comportements plus positifs et constructifs. Cette prise de conscience est la première étape pour changer.

4. Cultiver une attitude positive : comment réduire les plaintes au travail ?

Pour sortir du cercle de la négativité plaintive, plusieurs stratégies peuvent être développées. Je te propose ici 9 : 

• Adopter une attitude de gratitude en commençant par se concentrer sur les aspects positifs de ton travail afin de changer ta perspective, en identifiant par exemple trois aspects positifs de ton travail chaque jour.

• Développer la résilience en adoptant une perspective à long terme (cette situation sera-t-elle encore un problème d’ici 1, 2, 3, 9, 24, 48 mois ou est-ce juste ponctuel ?), en restant ancré dans le présent plutôt que de ruminer sur les problèmes et en faisant de tes erreurs des opportunités de croissance plutôt que des échecs.

• Transformer tes plaintes en actions constructives en y voyant des opportunités d'amélioration afin de te sentir plus en contrôle et plus épanoui dans ton travail : identifie le problème sous-jacent à ta plainte, réfléchis à des solutions possibles, propose ces solutions à tes supérieurs ou collègues de manière constructive et sois prêt à participer activement à la mise en œuvre de ces solutions. 

• Adopter une communication ouverte, claire, assertive et honnête avec ses collègues, équipes et supérieurs peut prévenir de nombreux malentendus et frustrations : exprime tes besoins et attentes clairement, respectueusement et fermement, écoute activement, cherche à comprendre par à répondre.

• Gérer le stress efficacement car il est souvent à l'origine des plaintes. Voici quelques techniques pour mieux le gérer : adopte la relaxation (méditation, respiration profonde), fais de l'exercice régulièrement, prends des pauses régulières pendant la journée de travail, établis des limites claires et demande de l'aide quand tu en as besoin. 

• Prendre soin de soi hors du travail, car ton bien-être au travail est étroitement lié à ta qualité de vie personnelle : cultive des hobbies et des intérêts extra-professionnels, entretiens des relations sociales épanouissantes, mange sainement et dors suffisamment.

• Focaliser sur ce que tu peux contrôler. Oui, nombreuses sont les plaintes qui reposent sur des éléments hors de notre contrôle. Rappelle-toi pourquoi tu as choisi ce métier, cette entreprise, rappelle-toi ta mission ou celle de ton poste et concentre-toi sur ce que tu as à faire, ton attitude, ta performance, tes interactions, tes réactions… et demande-toi "comment puis-je positivement transformer mon rapport à cela ? "

• Créer un environnement de travail positif. Oui, tu peux contribuer à créer un environnement de travail plus positif en encourageant et en soutenant tes collègues au lieu de les inonder de tes critiques, en partageant les bonnes pratiques et les succès, en proposant des activités de team building et surtout en étant un modèle de positivité pour les autres

• Savoir quand partir. Oui, parfois, malgré tous tes efforts, l'environnement de travail peut rester toxique. Dans ce cas, il peut être nécessaire d'envisager un changement en explorant les opportunités de mobilité interne (changer d’équipe), actualise ton CV et active ton réseau professionnel et considère une reconversion si nécessaire. Ton bien-être est primordial.

Arrêter de se plaindre ou du moins en réduire l’intensité est un processus qui demande de la volonté et de la persévérance avec des bienfaits non-négligeable : non seulement tu te sens mieux, mais tu es aussi inspirant pour les autres et surtout, tu as plus de temps pour faire des choses plus utiles. Oui, au lieu de te concentrer sur ce qui ne va pas, il est plus productif de réorienter tes modes de pensées sur la recherche des solutions. Alors, quand tu te surprends en train de vouloir te plaindre, demande-toi : que pourrais-je faire pour améliorer cette situation ? 

Et si tu as envie de mieux gérer ces personnalités difficiles au travail qui peuvent plomber l’ambiance de travail, c’est par ici

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M-C